Mars 2013. C'est pour mettre des visages sur ce vide humain que représente la Bande de Gaza dans son imaginaire comme, certainement, dans celui de beaucoup de ceux et celles qui l'entourent, que Marie-Jo Parbot saisit l'opportunité d'un séjour au sein de cette population qui subit un traitement qu'elle sait inimaginable. Son objectif : rapporter la parole des assiégés.
Avec une centaine d'interviews et plus de 2 500 photos, elle s'est acharnée à explorer tous les aspects de la vie quotidienne de là-bas, essayant de s'e?acer au maximum pour laisser s'exprimer ceux et celles qui vivent, au jour le jour, des situations dont elle tente de refouler l'horreur au plus profond d'elle même.
Mais, malgré les narrations dramatiques qui abondent, elle découvre un peuple qui veut vivre et arrive à surmonter ce qu'on lui impose.
Découvrir Gaza est un choc ! Marie-Jo est partie avec des visions de mort et de désolation et découvre des hommes et des femmes qui aiment leur pays, font des bébés et les chérissent, rient et bavardent, résistent à l'adversité. malgré le monde qui les bannit !
Alors, le titre de son livre s'est imposé à elle : Gaza, la vie passionnément !
Le but recherché par l'auteure à travers ce livre de reportage :
« [.] Transmettre la parole des habitants de la Bande de Gaza, les sortir de l'anonymat et leur redonner leur humanité, tel était mon objectif pour 2013.
[.] En ce mois de juillet 2014, c'est "l'Humanité qu'on assassine".
Fasse que ce livre participe à la lutte non-violente pour une paix juste au Proche-Orient en montrant le vrai visage des "gens de Gaza" ».
Marie-Jo Parbot
Pédiatre du Service public de Protection Maternelle et Infantile, maintenant retraitée, Marie-Jo Parbot a toujours été attentive à la défense des droits humains fondamentaux. Adhérente à Amnesty International à partir des années 80, elle décide de s'investir plus intensément dans ce type de lutte à l'aube de ce XXIe siècle. C'est ainsi qu'elle se retrouve en Palestine, en tant que militante pour la paix.
Après avoir séjourné neuf mois en Cisjordanie entre 2002 et 2005, elle s'associe à un scénariste-dessinateur pour raconter "Les Palestiniens" et "Les Israéliens" sous forme de bandes dessinées, signées sous les pseudonymes de Roannie et Oko (éditions Vertige Graphic, Paris). Mais Gaza reste inaccessible malgré sa participation, en 2011, à la Campagne Internationale "Un bateau pour Gaza" qui tente en vain d'atteindre par la mer cette bande de terre sous blocus.
Elle le raconte dans la BD "Gaza, carnet de non-voyage".